18 décembre 2015

Nos métiers

Témoignages édifiants sur la première journée de formation sur la réforme des collèges (la J1 pour les intimes).

Vous trouverez ci-dessous quelques témoignages à l’issue de la première journée de formation sur la réforme.

Les premiers témoignages que nous avons reçus étaient spontanés et les autres sont une réponse à une demande de notre part sur le contenu de ces stages et le ressenti des collègues.

Vous noterez que tous les témoignages relevés sont négatifs, ce qui correspond exactement à ce que nous avons reçu et aussi à ce que nous avons entendu. Jusqu’à présent nous n’avons reçu ou entendu aucune remontée positive.

Vous pouvez continuer de témoigner en écrivant à s3rei@snes.edu, ne serait-ce que pour confirmer ce qui a déjà été écrit, ou aussi bien sûr au contraire pour nous faire des aspects positifs que vous avez retiré de cette J1.

Professeur 1 :

J’étais présent à la première journée de formation. Seulement voilà, je suis en poste fixe en lycée et ai été obligé d’y assister car je suis T1.
Cette formation m’a bloqué une journée et fait perdre de précieuses heures de cours. Je rattrape mes heures de terminale, mais n’ai pas le temps de tout rattraper. Et on nous a dit que l’on aurait 5 journées de formation en tout... impossible d’y couper.

Je veux bien que l’on me demande d’assister aux formations de la réforme du collège, cela peut permettre de comprendre le parcours antérieur des élèves, certes. Mais dans ce cas, pour le lycée, pourquoi convoquer uniquement les T1, y compris ceux en poste fixe, et pas tout le monde ? Il n’y a absolument pas de cohérence...

Sans compter que d’ici à ce que j’enseigne en collège, il y aura probablement déjà eu la réforme suivante...

Professeur 2 :

Cette première journée s’est avérée décevante.... Cela a commencé par un historique des différentes réformes de l’Education puis sur une énième explication des EPI. En ateliers, on nous a demandé ce que l’on pensait de cette réforme. Professeur d’allemand, j’ai parlé de la disparition des classes bilangues, réponse : je ne peux vous répondre à ce sujet..... Puis, nous avons eu droit à une vidée de l’ESEN et d’une personne qui nous a annoncé qu’à la rentrée, nous n’aurions plus d’élèves théoriques mais de vrais élèves....... Bref, du grand n’importe quoi. Nous n’avons rien appris de cette journée !

Professeur 3 :

Concernant la formation, une grosse perte de temps. Faire un retour sur les réformes depuis Jules Ferry ne va en rien nous permettre de mieux appréhender les nouveaux dispositifs. Quant aux travaux de groupes , aucun intérêt à compléter des phrases sur « ce qui va concrètement changer avec la reforme », nous savons tous lire les textes officiels ! Finalement, je pense ne pas avoir la même idée de ce qu’est une « formation ». Nous n’avons strictement rien appris.

Professeur 4 :

Dans chaque salle on nous demandé de se regrouper par 6 ( pas question d’avoir un groupe de 5 ou 7, l’animateur s’est fâché), on nous a distribué des feutres de couleur et des bristols pour y mettre nos noms et comme on avait réussi la 1re étape du travail en îlot, on eu droit à une pause de 10 min ( attention il est impératif de respecter les horaires !).

Après la pause, nous avons du répondre sur feuille à « pour vous, quels changements apporte la réforme ? »

Les réponses ont été affichées au tableau et l’animateur a du faire face avec beaucoup de sécheresse : que du négatif dans nos réponses.
Je ne suis pas restée l’après midi, je cherche encore en quoi cette journée a pu me former, me préparer à la prochaine rentrée !
Renseignements pris auprès de collèges l’après midi s’est déroulé en plénière et sans grand intérêt. 

J’attends avec impatience les J2, J3, J4 et J5.

Durant ces journées je ne fais pas faire de maths à mes élèves mais est-ce bien important aux yeux de nos administrateurs, et autres ?

Professeur 5

L’ensemble fut, de mon avis, assez décevant ; peut-on d’ailleurs parler de formation ?

J’en retiens beaucoup d’incertitudes, une affirmation d’une nouvelle augmentation de notre charge de travail sans aucune reconnaissance supplémentaire, un renvoi à chaque établissement où tout devra être piloté par le Conseil pédagogique, un assez grand cafouillage sur l’EPI Langues et cultures de l’Antiquité (sans lequel il est impossible de maintenir du latin), un cafouillage sur la durée des EPI en général (l’un des IPR conseille, pour la première année, de ne pas excéder 3 semaines/1 mois tandis qu’une autre IPR annonce qu’il est inconcevable qu’un EPI Langues et cultures de l’Antiquité dure moins d’un trimestre) ; la question de l’inadéquation l’EPI Langues et culture de l’Antiquité et le programme d’histoire est tombée à l’eau.

On sait aussi qu’il va y avoir de la casse sur les postes en langues mais « on va essayer de limiter les dégâts » dixit l’IPR d’Allemand, très remonté quand on l’interroge sur la mise en concurrence des postes par cette réforme.

L’AP est bien prévu pour fonctionner à 28/30 élèves... vogue la galère !
Enfin, on nous a proposé de reprendre sous forme d’EPI ce que l’on fait déjà (Histoire des Arts...). Or, ces dispositifs font échouer les élèves si on suit les discours du pourquoi du comment de la réforme ; donc comment peut-on imaginer que demain, repris sous la forme des EPI, ils vont mieux réussir ? Ire de l’IPR de notre groupe qui a alors effacé ce qu’il avait écrit au tableau, se rendant compte, un peu tard, qu’il s’était pris lui-même les pieds dans son propre tapis.

Au final, j’en retire surtout une immense perte de temps puisqu’il faut, en fait, se démerder chacun dans nos établissements, pour ne pas se faire bouffer, ici par le principal, là par les collègues ou ailleurs par le Conseil pédagogique à la solde du Principal.

Professeur 6 :

 une séance en groupes (un tiers des professeurs présents chacun) ou nous devions par groupe de six répondre à la question « Ce que la réforme va changer ». Les échanges ont été assez vifs pendant cette séance, beaucoup de collègues semblaient assez remontés et le formateur avait parfois du mal à répondre aux questions ou aux interrogations. Un des moments les plus importants de cette séance a été, je pense, celui ou le formateur a déclaré que cette réforme et le fait de vouloir tout réformer d’un coup (collège, programmes, etc) était « soit un coup de génie, soit une grosse connerie », à quoi un des collègues présent a répondu que comme au poker, on tente un tapis mais avec nos élèves dans le rôle des jetons. Cette séance semblait être là comme un défouloir, avec le formateur dans le rôle du punching-ball (il s’est lui-même qualifié de la sorte), pour permettre aux participants de décharger leurs ressentiment avant de s’engager dans la réforme.

 l’après-midi : poursuite du travail en groupe mais sur nos pratiques, ce qu’il fallait changer, développer ou maintenir. En gros ce que j’en ai retenu c’est qu’on faisait déjà tout, qu’en gros la réforme n’allait rien changer (alors que le matin on nous avait expliqué que cette réforme était une révolution, qu’on allait enfin travailler avec des élèves « réels », adapter notre enseignement à la réalité du terrain). La mise en oeuvre des EPI a également été abordée, avec des questions comme la réalisation (modeste, un passage à l’oral suffit manifestement), le choix et la construction des EPI (autonomie des établissements et rôle central du conseil pédagogique, faites des propositions au conseil pédagogique, discutez-en entre vous, par contre après il faut obéir au conseil pédagogique/commisariat politique), la possibilité de refuser de faire des EPI (« vous ne l’avez pas, et de toute manière je ne conçois pas un enseignant refuser de faire des EPI » dixit l’IPR) ...

Globalement les collègues, dans une large majorité, n’ont pas été satisfaits de cette formation. Beaucoup ont le sentiment de ne pas avoir été formés (mais apparemment la « vraie » formation est prévue pour les prochains stages), certains ont même fait des comparaisons avec Air France en disant que là-bas leur formateur « serait reparti à poil », je pense que beaucoup ont pu se sentir frustré de ne pas avoir obtenu de réponses à leurs craintes ou leurs interrogations, les formateurs étant souvent incapable de répondre ce qui donne une impression de « bataille sans plan de bataille », où l’état-major/ministère demande aux troupes/professeurs d’attaquer chacune de leur côté, sans plan d’ensemble, en espérant qu’un ou plusieurs parviennent à atteindre un objectif mais sans préciser clairement quels sont les objectifs.

Professeur 7 (lien vers le texte intégral) :

Retour sur la première journée de formation.

1er temps en amphi où nous avons droit au traditionnel diaporama et toutes les paraphrases qui l’accompagnent. Culpabilisation avec des chiffres inquiétants sur les taux de réussite , on nous demande si nous sommes d’accord, bien évidemment non. Une formatrice va même oser dire que nous avons tous, nous les profs, une part de responsabilité dans les attentats...déjà je me crispe.
 
(...)
La salle est majoritairement hostile. Pour ma part je garde ma colère froide pour essayer de souligner quelques incohérences de cette réforme. Je vais vite m’apercevoir qu’en face tout a été préparé et toutes mes questions recevront une réponse stéréotypée.
 
(...)
On commence par vouloir rassurer, non ce n’est pas du formatage, ni du lavage de cerveau.
(...)

Puis les questions fusent : à chaque question dérangeante , hop on botte en touche et on passe à autre chose très vite sans apporter de réponse ou en essayant un enfumage de haut vol.
Exemple : A la question “ Comment je fais pour me concerter avec tous mes collègues et ceux du primaire sans y passer toutes mes soirées, mon repas à la cantine, mes pauses pipi ? Réponse donnée : vous pouvez prendre sur les 2h45 de dotation complémentaire ! A raison d’un quart d’heure semaine vous avez 1h par mois. Certes mais multiplié par le nombre de profs c’est irréaliste...Enfumage !!!
La même réponse est donnée le plus souvent : vous pouvez prendre sur les dotations complémentaires !!!

Mon européenne disparait, hop magie les 2h45. Mes groupes de travail en sciences, hop les 2h45. Ma classe théâtre, mon projet culturel, mon travail entre collègues, la co intervention ; ma découverte professionnelle, ma bilangue etc .... Les 2h45 ça permet de faire avaler toutes les pilules aussi grosses soient elles, mais elles ne sont pas extensibles.
 
Ensuite on apprends que l’AP c’est finalement un cours normal avec un peu de différenciation, comme Monsieur Jourdain nous faisons déjà tous des AP sans le savoir ! Mais alors pourquoi appeler ça de l’AP ??? Et que vont devenir les élèves en réelles difficultés qui perdent leur soutien personnalisé en petit groupe ? Réponse de l’IPR : rien ne vous empêche de proposer un projet à prendre sur les 2h45 pour proposer un soutien aux élèves en difficulté !!! Ca confine au ridicule, je m’insurge, si j’additionne tout ce qui est à prendre sur ces fameuses 2h45, c’est infaisable !!! Hop, pas de réponse : on botte en touche .
 
(...)
Visiblement personne ne sait trop comment nous pourrons organiser ces EPIS, qu’on souhaite trimestriels . Ce sera difficile, et la première année va être laborieuse, mais nous y arriverons...Je souhaite toutes mes condoléances à mon principal pour la perte de ses cheveux alors qu’ il devra pondre 3 emplois du temps sachant qu’il peine déjà à nous en proposer un qui tienne la route.

Juste un point positif : l’IPR nous confirme que la précipitation n’est pas souhaitable pour constituer des EPIS. Quand je souligne que les principaux nous mettent le couteau sous la gorge pour remonter les projets d’EPIS avant noël, l’IPR est très ferme sur ce point : rien ne doit remonter avant février, tant que les programmes ne sont pas digérés et présentés entre collègues. Maigre consolation.
 
Je ne résiste pas à la tentation de vous faire partager la perle de cette journée tout droit sortie de la bouche d’une formatrice : “la transdisciplinarité c’est la vie ! “ Bon j’ai ri...
(...)

Le pire est qu’en bon petit soldat, je vais le faire et pis ( sic ) c’est vrai je travaille déjà avec mes collègues et pis ( re sic ) c’est vrai de toutes façons je travaille mes cours tous les étés et à longueur d’année sans compter mon temps. Mais je sors de là la mort dans l’âme, écœurée, avec cette impression en moi de ne n’être qu’un petit pion qu’on manipule et qu’on agite sans raison.

Professeur 8 (lien vers le texte intégral :

Plusieurs remarques concernant cette journée :

1) On voyait bien que les formateurs eux-mêmes ne savaient pas quoi inventer pour nous occuper toute la journée. Le contenu était totalement indigent. Nous avons commencé la matinée par une plénière, où nous avons essuyé un diaporama retraçant l’histoire de l’éducation nationale de Jules Ferry à nos jours, ministre par ministre (...)

Tous les avis exprimés furent négatifs. A celui qui avait écrit que la réforme du collège risquait de faire sauter des postes dans les collèges, d’engendrer des emplois du temps pourris et mettait les profs en situation de stress, il fut répondu que la réforme était faite pour les élèves, pas pour les profs.
(...)

5) retour en pleinière : j’ai appris de la bouche de l’inspectrice présente que les IPR de Lettres avaient dit qu’en EPI LCA il devait y avoir un enseignement de langue aussi (et non pas de la civilisation seulement) et donc devaient être assurés par le prof de lettres classiques quand il y en a un dans le collège. J’ai sauté sur la dame, puisqu’on m’avait dit dans mon collège que les EPI LCA seraient assurés par n’importe qui, de préférence le prof de 5e qui a la classe en français, et que cet EPI est limité à la période qui va de la rentrée de septembre à la Toussaint au niveau 5e, et que l’enseignement de complément latin ne débute qu’après cet EPI.

Si le prof de lettres classiques doit assurer cet EPI et s’il est destiné à tous les 5es, cela veut dire que je dois avoir dans ma répartition de service toutes les classes de 5es, en plus de l’enseignement de complément. Combien je fais d’heures ???

L’inspectrice l’a pris sur le mode de la plaisanterie, me répondant qu’alors j’aurais fait toutes mes heures années à la Toussaint et que je serai en vacances ensuite. Très drôle. Mais pour de vrai, que se passe-t-il ?

6) Retour en atelier, avec la suite et la fin du méta-plan. Exercice totalement nul, qui a donné lieu à l’’expression de certaines incompréhensions et d’un certain mécontentement (pour le dire pudiquement).

On nous a lâchés à 16h10, faute d’avoir des trucs à nous dire.

Bilan de la journée : que des profs en colère, d’avoir été contraints sous la menace du retrait de 1/30 à perdre leur temps à entendre du vent et des conneries. Nous avons été bloqués (pris en otage) de 8h30 à 16h10 pour apprendre des choses qui auraient pu tenir en moins d’un quart d’heure.

Pour ma part, je suis extrêmement fatiguée moralement. Impossible de monter un projet d’EPI LCA, ça ne tient pas debout, et je suis obligée d’y réfléchir constamment sans trouver de solution qui tienne un peu la route. Propos contradictoires : projet sur les trois années ? en 5e uniquement ? Avec de la langue ou de la civilisation ? Sur une année ? un semestre ? un trimestre ? C’est moi qui les assure ou tous les profs de français ? Je n’en peux plus. Et si je n’y arrive pas, il n’y aura plus de latin dans mon établissement, et on dira que c’est de ma faute. C’est insupportable.

(...)

Professeur 9 (lien vers le texte intégral) :

J’ai assisté mardi 1er décembre à la formation à Romilly. Dans un premier temps il s’agissait d’une formation plénière, où j’ai eu l’impression de revivre mes journées de formation de pré-rentrée en tant que stagiaire : présentation de la région, des différentes réformes qui se sont succédées...et c’est la quatrième fois, finalement que j’assiste à une présentation de la réforme. Je ne comprends jamais la même chose..
Ensuite on a été répartis en groupes pour participer à deux ateliers. Le matin, il fallait s’exprimer sur ce que représentait la réforme pour nous. Il n’en est ressorti que des choses négatives.
Ce qu’il en ressort, c’est que même pour les formateurs, cette réforme ne paraît pas claire, et qu’eux non plus ne semblaient pas toujours convaincus !
En groupes, animé par une collègue de lettres modernes (perso, aucun de mes collègues n’utilise cette dénomination pompeuse, chez nous, c’est « français. »), on a commencé par devoir tous écrire ce que représente la réforme pour nous et la formatrice a tenté de démonter nos idées préconçues issues « malheureusement de la désinformation de certains syndicats et de la presse spécialisée qui n’ont pas dû bien lire les décrets. » Non, la réforme ne sera pas dure à appliquer, il faut faire confiance aux chefs d’établissements (LOL des collègues de XXXX), ce ne sera pas encore pire pour les TZR et les collègues en complément de service ...
Au final, on n’est pas plus avancés sur ce qu’on doit faire et comment s’organiser pour satisfaire les principaux qui exigent qu’on se mette d’accord le plus tôt possible. Au passage, notre chef commence à perdre la boule : elle nous a annoncé jeudi dernier qu’elle voulait nous réunir ce soir pour « un conseil pédagogique de préparation de la réforme ». Nous avons réussi à l’en dissuader (ras-le-bol, encore une réunion le lendemain d’une soirée parents-profs !) et à la reporter au 7/01 mais elle nous a menacés : « si vous ne vous décidez pas d’ici là, on fera des réunions toutes les semaines jusqu’à ce qu’on ait ficelé notre projet AP et EPI » !
A la fin, je suis allée poser quelques questions à l’IPR. En gros, la réforme est nécessaire et coercitive pour l’AP et les projets en équipe pour contraindre les glandeurs et les profs qui ont mauvais esprit à faire ce qu’il faut pour les élèves ...

Professeur 10 (lien vers le texte intégral) :

Je suis en accord avec les témoignages qui perçoivent mal ces formations.
Cette première journée a été infructueuse. Rien n’a été donné comme moyen d’actions concernant les EPI, la mise en place de l’AP, les problèmes de pertes horaires dans les différentes disciplines et la disparition complète de certaines matières (latin, DP, etc.). Nous n’avons vécu que du « bourrage de crâne » qui cherchait à nous montrer à quel point la réforme était pertinente et allait révolutionner le monde de l’Éducation Nationale.

Par ailleurs, nous avons été répartis en groupes pour « travailler sur l’application de cette réforme ». Ce fut un grand moment d’inutilité. Nous avions même des petites fiches nominatives (pour vérifier que tout le monde était bien présent ?) devant lesquelles nous devions nous asseoir (on se croirait à la maternelle). Le matin, nous devions remplir des petites fiches en complétant la phrase suivante :

« Ce que va changer la Réforme, c’est... », par groupes de 4 à 5 enseignants.

Le formateur les plaçait ensuite sur un tableau en les regroupant par thèmes. Il a principalement évoqué les effets qui lui semblaient bénéfiques en évacuant rapidement tous les problèmes que nous citions. Il est même allé jusqu’à prétendre que le latin ne servait, de toute façon, à rien ! Je remets l’intervention en contexte :
sur l’une des fiches, nous avions inscrit « Ce que va changer la Réforme, c’est la disparition du latin en tant qu’option à part entière ». Le formateur, IPR, a osé nous expliquer qu’il était peut-être nécessaire de faire certains sacrifices pour pouvoir mettre en place quelque chose de plus utile. Que comprendre dans ce discours ? Que, selon lui, le latin a moins d’utilité que les EPI et l’AP et que, si l’on supprime cette option dans nos collèges, ce ne sera pas une grande perte.(...). Même si j’enseigne les Lettres Modernes, je me sers du latin (et du grec) pratiquement tous les jours, pour expliquer le sens des mots que l’on utilise dans notre langue. C’est peut-être une langue morte, mais elle est bien vivante dans nos classes.

(...)

Cette réforme, nous allons la subir. On a eu beau nous dire le contraire en formation, hier, pour moi, c’est nous imposer ce que nous rejetons quasiment tous en bloc. L’évaluation par compétences est peut-être une réussite dans certaines matières (l’Éducation musicale, par exemple), mais elle n’a aucun intérêt dans les fondamentaux comme en maths ou en français. La conjugaison, ça ne se comprend pas, ce n’est pas une compétence : cela s’apprend (par cœur), c’est une connaissance.

Avant d’entrer dans le métier, je pensais naïvement que j’allais pouvoir enseigner, c’est-à-dire transmettre des connaissances (les compétences se travaillent ensuite à partir de ces connaissances : on ne peut pas écrire correctement un texte si on n’a pas déjà appris à conjuguer correctement un verbe. Mais elles ne s’évaluent pas puisqu’elles se travaillent tout au long de la vie, contrairement à une connaissance qui s’acquiert et qui peut se mesurer quantitativement par une note chiffrée).

Professeur 11

La première fournée (il y aura 4 jours sur le temps scolaire mais journée choisie en fonction de l’emploi du temps léger des collègues) est revenue dépitée : aucune réponse apportée (comme prévu) et des IPR qui se la pètent sans être convaincants.

 Du coup, demain deuxième fournée (...) ; nos sommes deux à choisir l’option grève et ne pas y aller.

Professeur 12

Matinée deux parties :

 Pleinière

Que change la réforme ?

Ateliers

Après midi

Pleinière et ateliers

Impression de confusion

Professeur 13

J’ai aussi le grand bonheur d’assister à ma première journée de formatage sur la réforme. Pas grand chose à rajouter sur ce qui a été déjà dit sur la protocole suivi. Le premier jour est axé sur l’« historique » et la « philosophie » de la réforme... Nous avons eu la joie d’apprendre que 4 autres journées été bien prévues, les 2 dernières seraient disciplinaires et placées en juin le mercredi. Une grande partie des questions posées eurent pour réponse « Nous ne savons pas » ou « Ce n’est pas de notre compétence »... constructif, non ?
Une remarque qui pourrait cependant être utile à ceux qui ont des chefs d’établissement trop zélés : l’IPR présente nous a bien affirmé clairement que nous n’avons pas à mettre en place dès maintenant des EPI ficelés et prêts à l’emploi. Les CA de février doivent uniquement voter les thématiques choisies, les disciplines concernées et les modalités (groupes, cointernvention...) rien de plus. Elle a admis à demi-mots que certains principaux veulent aller plus vite que la musique...

Je crois pourvoir dire que le rejet de cette réforme s’est bien fait sentir auprès des intervenantes.

Question pratique venant de pas mal de collègues : pouvons-nous esquiver les formations du mercredi ? Y compris pour ceux qui n’ont pas cours du tout ce jour là...