La Loi d’orientation sur l’Ecole de 2005 rappelle le principe de liberté pédagogique. Mais la pression mise pour utiliser les Tice est énorme.

Ainsi les IPR ont l’obligation de faire état de l’utilisation des Tice dans les rapports d’inspection. Les déclarations ministérielles sur le cahier de textes électronique par exemple séduisent les familles, mais posent des problèmes (il doit être sécurisé et pas ouvert à tous). D’ailleurs, dans ce cas, quel est alors le but de ce cahier de textes ? Car un document sur papier ne s’élabore pas de la même manière qu’un document électronique. Cela implique donc une modification des pratiques…

On nous dit que la France est très en retard en ce qui concerne l’utilisation des Tice. En Angleterre le TBI* est plus répandu qu’ici et chaque enseignant a le réflexe de le mettre en marche dès son entrée en classe. Mais en fait il est utilisé essentiellement pour projeter des documents ou des diapos préparés à l’avance, et finalement peu de manière interactive.
L’essentiel des usages des TICE constatés à l’étranger tourne autour de la recherche sur Internet, de la messagerie électronique, et de la production de documents à l’aide de traitements de textes, de tableurs et parfois de logiciels de présentation. Une expérimentation demandée par la commission européenne (conférence Elfe1) a même fait apparaître une insatisfaction chez des élèves confrontés à un usage intensifs des Tice : ils trouvaient que les enseignants finissaient par moins s’occuper d’eux, être moins « présents »à leurs côtés. Il ne faut pas oublier que ces activités sont chronophages pour les élèves, qu’elles ne se résument pas à des gestes techniques et qu’elles nécessitent un encadrement pour la construction de leurs savoirs et de leurs apprentissages.

De même, la mise en place d’une séquence demande plus de temps qu’une séquence classique, avec le risque de problème matériel ((ordinateur en panne, réseau planté,…) Enfin, le B2i (et GiBii*) montre les limites de cette liberté : les pratiques doivent être modifiées pour incorporer la possibilité de valider tel ou tel item ne faisant l’objet d’aucun enseignement ! Sans compter les tentatives unilatérales d’imposer à tel ou tel enseignant de valider un item… Ca laisse craindre le pire avec les cahiers de compétences, le « livret électronique dont on ne parle plus officiellement, et la place de l’évaluation dans l’acte pédagogique… * tableau blanc interactif * Logiciel centralisé de recueil des validations et de gestion du B2i.