7 avril 2019

Actualités / Action

LE SNES-FSU rencontre une députée LREM : loi Blanquer, transformation de la fonction publique, réforme du lycée.

La FSU a été reçue par la députée LREM de la Marne Aïna Kuric, vendredi 5 avril. Le SNES-FSU était représenté.

L’entretien a duré 1h30.

Nous avons évoqué trois points : le projet de loi école de la confiance (ses aspects premier et second degré) pour lequel elle a voté ; le projet de loi de transformation de la fonction publique qui n’a pas encore été présenté aux députés ; les réformes du lycée et du bac. L’assemblée nationale n’avait pas à examiner leurs textes mais ils sont le fruit du travail du gouvernement qu’elle soutient.

Nos positions n’étaient évidemment pas les mêmes pour l’essentiel même si sur certains points, des principes par exemple, nous avons pu nous retrouver.

Notre but n’était bien sûr pas de convaincre une députée de la majorité mais de porter la parole de la profession sur les points cités et de l’informer de l’état d’esprit des enseignants.

Un premier point de désaccord est vite apparu, et s’est prolongé tout le long de l’entretien sur le sens du mot « concertation ». La députée nous a en effet vite affirmé que le gouvernement actuel était celui qui faisait le plus de concertations et était le plus à l’écoute de tous ceux qu’elle connaissait. Nous avons donc multiplié les exemples, dans notre ministère en particulier, de l’absence d’écoute voire du mépris dont il faisait preuve (votes des instances consultatives ignorés, refus de revenir sur le moindre texte, de prendre le moindre amendement, textes décrivant les épreuves du bac envoyés aux éditeurs et pas aux syndicats...). Nous avons dû conclure que nous n’avions vraiment pas le même sens du mot « concertation ».
1) Sur les différents aspects de la loi Blanquer (école de la confiance) après avoir rappelé qu’elle était un vaste fourre-tout sans ambition éducative ou pédagogique, nous avons exposé nos positions pour chacun des articles que nous rejetons.
Pour les EPLE des savoirs fondamentaux, la députée a indiqué qu’aucune création ne se ferait hors consensus, que les directeurs n’étaient pas menacés et que cela permettrait d’amoindrir la transition brutale entre école et collège (en permettant des visites réciproques par exemple). Nous avons répondu qu’il existait déjà des instances et des dispositifs de liaison entre le collège et l ‘école élémentaire et avons demandé des exemples précis d’améliorations concrètes que pourraient amener cet article. Nous ne les avons pas obtenus.
Sur l’article 1 qui a pour but d’imposer un devoir de réserve aux enseignants et sur l’article 18 qui réduit les attributions du conseil d’administration au profit de la commission permanente où les voix des personnels pèsent moins, la député a écouté, a demandé des précisions mais n’a pas apporté de contradiction.

2) Sur la loi de transformation du service public, nous avons développé les menaces que le texte, dans sa forme actuelle, faisait peser sur le service public et l’intérêt général. Des fonctionnaires moins nombreux, davantage soumis aux pressions de supérieurs hiérarchiques. Des mécanismes pour inciter ces derniers à faire passer leurs ambitions personnelles et leur carrière avant le service public. Des représentants du personnel privés des attributions qui leur permettaient de veiller à un traitement équitable et transparent des fonctionnaires.
Nous avons évoqué les cas déjà avérés de chefs d’établissement qui faisaient pression sur leurs professeurs pour augmenter les moyennes des contrôles continus, les taux de passage en seconde générale en fonction des objectifs dans leur lettre de mission. À l’heure actuelle, le statut limite encore l’impact de ces pressions, mais avec le projet de loi Dussopt...
La députée a exprimé son attachement à la fonction publique et a précisé que le texte, à cette étape du cheminement législatif, pouvait encore beaucoup évoluer.

3) Sur la réforme du lycée, après que nous lui avons communiqué la liste des actions des établissements de notre académie, la députée a exprimé sa surprise sur notre rejet. Elle a dit ne pas comprendre l’opposition à ce si beau projet qui donnait de la liberté aux élèves et leur évitait de s’enfermer dans des séries synonymes de renoncements.
Nous avons bien sûr dit que c’était une vision erronée de la réforme du fait des mensonges du ministre. La député a été choquée que nous puissions dire qu’il y avait des mensonges. Comme l’entretien touchait à sa fin nous avons promis de lui envoyer une documentation sur la réforme et de nombreux exemples de mensonges.