CTPA DU 11 DECEMBRE 2008 : Déclaration des élus FSU.

Les propos méprisants du ministre sur des syndicats dits non représentatifs, et sur les enseignants qui ne sauraient pas choisir les bons syndicats, sont démentis par la majorité de la profession qui s’est exprimée à plus de 60 % et qui a choisi de renforcer la FSU.

C’est au nom des 5352 collègues du premier et du second degrés de cette académie qui, le 2 décembre 2008 nous ont renouvelé leur confiance que nous avons la responsabilité et la légitimité d’exprimer ici dans cette instance, les raisons du malaise grandissant et de la colère qui prend forme dans notre profession.

Le ministre de l’Education Nationale impose, sans hésitation, des transformations profondes du système éducatif du premier degré jusqu’au lycée, sans oublier l’enseignement supérieur.

Dans les écoles, qui peut croire un seul instant qu’avec un horaire diminué, des programmes plus lourds, moins d’enseignants, des dispositifs d’aides basés sur le volontariat des familles, les élèves pourraient mieux réussir ? Pire encore, le ministre dénie aux personnels le droit de s’opposer à ses projets par la grève en instaurant le service minimum d’accueil et délègue la responsabilité d’accueillir les enfants aux collectivités territoriales.

Dans les collèges, la généralisation de l’accompagnement éducatif après la mise en place du socle commun, que nous contestons toujours, tend à réserver certains contenus d’enseignement à un traitement périscolaire. La déconnection entre l’appui individualisé et le travail au sein de la classe ne nous paraît pas pédagogiquement pertinente.

Dans les LEGT, la classe de seconde paie le prix des suppressions de postes avec des classes toujours plus chargées alors que se concentre à ce niveau toutes les difficultés scolaires du lycée, et que nous sommes dans l’attente d’une réforme applicable à la rentrée 2009, dont l’architecture est vivement contestée et n’est pas connue dans le détail, ni validée par une quelconque instance.

Dans les LP, la généralisation des bacs professionnels en trois ans, sans concertation véritable, et contre l’avis de la société civile, et du patronat en particulier, aura pour conséquence, à terme, d’exclure de nombreux élèves, renforçant le tri social et l’inégalité.

L’assouplissement de la carte scolaire accentue la concurrence entre établissements et fait reculer mixité sociale et mixité scolaire. Dans notre académie, elle peut s’avérer fatale dans les lycées de la ruralité et dans les collèges des quartiers sensibles. D’ailleurs, les dérives et carences en sont pointées dans un rapport de l’Inspection Générale et il semblerait que sa disparition soit reportée.

En cette rentrée 2008, nous avons perdu 11200 emplois, notre académie pour la 6e rentrée consécutive a été taxée de 223 emplois pour le second degré et de 38 pour les personnels administratifs. Peut-on s’y habituer ? Doit-on se résigner ? Non bien sûr ! Ce sont bien là les raisons de la mobilisation depuis la rentrée de septembre, grèves, manifestations, pétitions et pourtant, du régime sec nous allons passer au régime disette : pas moins de 13500 emplois supprimés dans la loi de finances 2009 .... au nom bien sûr de la RGPP.

• Moins 11000 emplois pour les premier et second degrés.

• Moins 500 emplois dans les services académiques et l’administration centrale.

On notera toutefois aucune transformation d’emplois en HSA. Le « travailler plus pour gagner plus » aurait-il montré ses limites dans l’Education Nationale ? Les suppressions de postes suggérées par les audits dans le cadre de la mise en place de la réforme de la nouvelle seconde ont disparu du paysage. Faut-il y voir là le résultat de nos actions ?

Mais personne ne peut croire que l’on fera mieux réussir tous les élèves dans des classes plus chargées, avec moins d’heures de cours, moins d’enseignants formés, moins de personnels de RASED, moins de personnels administratifs, d’orientation et de vie scolaire.

Notre système éducatif a besoin de se transformer parce que nous savons que nous n’arrivons pas à faire réussir tous nos élèves et notamment les plus fragiles socialement. Pour cela il faut investir, c’est à la mesure d’un pays comme la France, notre jeunesse vaut autant et même plus que les banques.