Le Recteur de l’Académie a convoqué le 2 juillet dernier un groupe de travail issu du CTPA ( Comité Technique Paritaire Académique ) pour réfléchir sur l’évolution des enseignements techniques et professionnels.

A cette occasion, de nombreux documents ont été remis aux représentants du personnel. Ceux-ci font apparaître un certains nombre de données bien connues qui ont été précisées à cette occasion :

 l’Académie de Reims est l’une de celles où la sortie du système scolaire sans qualification est l’une des plus fortes de France métropolitaine : 23 sur 26.

 la proportion des jeunes qui atteint le niveau du baccalauréat doit augmenter.

 le nombre d’élèves, du fait du déclin démographique de la région Champagne Ardenne, a baissé de 2 000 élèves par an dans les collèges depuis 7 ans. Les projections démographiques à l’horizon 2007 font apparaître une nouvelle baisse cumulée de 12 000 élèves.

Rappelons qu’en 2001 – 2002, les collèges publics de l’Académie comptaient 60 660 élèves ( 11 860 pour le privé sous contrat ), que les lycées généraux et technologiques publics comptaient 26 850 élèves ( 4 720 pour le privé ), que les lycées professionnels publics comptaient 14 200 élèves ( 3 280 pour le privé ), et le post bac ( STS et CPGE ) 5 053 étudiants (560 pour le privé ).

L’exercice est difficile : comment maintenir, voire augmenter le nombre d’élèves accédant au niveau bac ( général, technologique ou professionnel ) tout en maintenant et en accroissant les effectifs des lycées professionnels.

Deux scénarios ont été présentés :

 l’un reproduisant les tendances de la rentrée 2000 en terme de passage troisième seconde,
 l’autre, volontariste, reposant sur un meilleur taux d’entrée en seconde ( passage de 53,5% à 59 % pour le public ) avec une augmentation des capacités d’accueil en STS.

Selon les documents rectoraux, la première hypothèse conduirait à une perte de près de 4 000 élèves dans les lycées généraux et technologiques de l’Académie, soit l’équivalent de 4 lycées : notre Académie en compte 38 !

La deuxième hypothèse volontariste limiterait la perte à 1 000 élèves environ.

Dans les deux cas, il y aurait diminution du nombre d’élèves en lycées professionnels : 4 500 si la tendance actuelle perdurait, 500 si davantage d’élèves qui sortent actuellement sans qualification étaient maintenus dans les lycées professionnels.

La volonté rectorale est de tendre vers l’hypothèse volontariste. Pour cela le Recteur propose l’ouverture de nouvelles filières de formation en lycées professionnels : CAP en deux ans, bac professionnels en 3 ans, classes passerelles vers les BTn et de réduire ou de fermer des filières peu porteuses en matière d’emploi.

Dans le même temps, le Recteur veut sauver les sections littéraires et créer plus d’orientations vers les filières scientifiques ;. les filières ES et STT étant contenues, les filières STI devant gagner de nouveaux élèves.

Concrètement, les propositions qui ont été faites sont très globalement les suivantes :

 Tertiaire, à l’occasion de la réforme en cours de préparation, essayer de reconstruire l’image de chaque spécialité, de faire baisser le secteur commercial et d’augmenter le secteur informatique. Cependant , la filière comptable serait réduite, ce qui est surprenant en raison de la demande des entreprises ; le BTS compta d’Epernay pouvant être transformé à terme. Des BTS nouveaux pourraient ouvrir comme banques, assurances, professions immobilières si la profession en est d’accord. A Vitry le François, le BTS PME – PMI pourrait évoluer.

 Sanitaire et social : ouverture d’une 1re d’adaptation dans les Ardennes ; étude pour l’ouverture d’un BTS diététique au LP Europe de Reims.

 Hôtellerie restauration : ouverture de quelques CAP et modifications dans les mentions complémentaires de BEP et bac pro.

 Productique, outillage, microtechnique maintenance, chaudronnerie : souhait de la création d’un bac pro microtechnique à Reims ; renforcement de la 1re STI productique : une section pourrait être implantée à Langres et peut être à Sedan. BTS : un ou deux BTS sont menacés dans les Ardennes, faute de candidats ; interrogation sur le devenir des BTS de St Dizier et de Langres.

 BTP, bois : augmentation des capacités d’accueil en CAP là où ils existent ; création d’un bac pro au LP des Lombards à Troyes. STS statu quo.

 Electronique – électrotechnique : meilleur remplissage des BEP pour alimenter les bac pro ; interrogations sur l’ouverture d’une 1re d’adaptation à Epernay et le devenir de plusieurs STS.

 STL : conscience de la nécessité d’une STL à Troyes pour compléter la filière ; dédoublement du BTS Chimie de Reims.

 Plasturgie, métallurgie : création de la filière plasturgie au lycée Bazin ; inquiétude sur le BTS traitement des matériaux du lycée Roosevelt.

 Textile, habillement : peu d’évolutions prévues, réflexion sur un bac pro entretien d’articles textiles à Reims.

 Imprimerie : réflexion sur l’ouverture d’un BTS au lycée Murigny.

Le travail fait par le Rectorat est complet et sérieux. Il met en évidence les conséquences du déclin démographique et économique de notre Région ( nous en reparlerons ) ainsi que de sa ruralité et de la faible propension des élèves à la mobilité pour leur formation. La proximité étant privilégiée à la possibilité de débouchés.

Nous avons fait de nombreuses remarques : rien sur le nécessaire développement de la lutte contre l’échec scolaire en amont du collège et au collège ; rien sur les aides financières aux familles pour favoriser la mobilité, même si ce point relève aussi des compétences du Conseil Régional, réflexion à poursuivre sur l’orientation des filles.

Si les mesures étudiées et proposées sont intéressantes, nous avons notamment dit notre opposition au recul des formations comptables, souhaité le maintien des formations industrielles porteuses en matière d’emploi même si elles n’accueillent pas assez de jeunes.

Cette réunion devrait être suivie par d’autres. Pour les préparer nous avons besoin de votre collaboration. A votre demande, nous pouvons vous faire parvenir la partie des documents qui voue intéressent.